Peser pwasson Glacis (Les pêcheurs de Glacis)
Le soleil est levé depuis plus d’une heure sur la plage de Glacis. De l’autre côté de la route des baraques en tôle d’où proviennent des interpellations, des paroles fusent de partout, depuis ces lieux de stockage. Un incessant va et vient d’hommes et de femmes traversent la route chargés: de bidons, de sacs de glace, de rouleaux de fils de pêche, de moteurs hors bord.
C’est la communautés des pêcheurs de Glacis qui se prépare pour partir en mer. Sur le haut de la plage une vingtaine de bateau sont posés sur le sable attendant d’être mis à l’eau. Les hommes et les femmes rangent le matériel à bord, prêt pour appareiller, ils s’entraident tous pour pousser les embarcations sur le sable, laissant un sillon sur la plage dès qu’elles flottent, 2 ou 3 pêcheurs embarquent. Le moteur démarre et le bateau prend son cap pour retrouver une bonne zone de pêche.
A bord pas besoin de compas, depuis des années qu’ils naviguent ils connaissent la mer, leurs amers sont les différentes îles que l’on aperçoit et permettent de faire une triangulation pour se situer. Ils voguent vers le large, moteur à fond, l’étrave se soulève et s’aplatît en projetant des gerbes d’eau. Ils vont là où le poissons est abondant. A bord, ils préparent déjà les lignes pour être prêt lorsque le bateau arrivera sur la zone de pêche. Chacun a son poste, l’un à la barre du moteur , un autre découpe des poissons pêchés la veille et le dernier mélange les morceaux avec une espèce de saumure qui va servir d’appât. Les hameçons au bout des lignes sont vérifiés.
Plus d’une heure de navigation et il rejoint au loin une ligne de bateau au mouillage, des pêcheurs sont déjà à l’ouvrage. Ils sont regroupés car il y a un ban de poissons. Le bateau s’aligne, l’ancre est jetée et commence la longue journée de pêche. Les pêcheurs assis sur le bord commencent à lancer leurs lignes au fond. Ce matin, il y a un peu de courant le poisson est moins présent. Un homme voit sa ligne bouger, il laisse partir le fil puis d’un coup sec tire pour bien hameçonner le poisson. Il remonte la ligne en faisant attention de ne va pas décrocher les poissons puis ils se lève soulève le dernier mètre de ligne et extrait de l’eau un carangue de 60 cm à la peau argentée. Le poisson se débat à l’aide d’un bout de bois le pêcheur l’assomme et le pose au fond du bateau pour lui enlever l’hameçon. Le poisson est rangé dans la glacière et sera rejoint par de nombreux poissons.
La journée se passe ainsi chacun concentré sur sa ligne, protégé du soleil en coiffant leur tête d’un morceau de tissus. De temps à autres les pêcheurs des différents bateaux s’invectivent, rigolent entre eux. Parfois certains bateau quittent la flottille pour aller voir si une autre position ne sera pas meilleure.
Vers 17h, les glacières sont pleines. Les hommes remontent les lignes et s’habillent pour se protéger des embruns lors du retour. La houle a grossit et chaque vague arrose l’intérieur du bateau. Sur la plage des personnes sont là attendant le retour des bateaux, des amis ou bien les propriétaires de certains bateaux. On entend au loin le bruit du moteur un premier bateau pointe son étrave après les rochers. Les hommes sont debout et se tiennent à un bout. Le bateau effectue un virage pour entrée dans l’anse puis s’arrête au milieu de la baie, j’aperçois les hommes s’affairer a l’intérieur, remettre en place le matériel puis les hommes enlèvent les vêtements qui les protégeaient.
Alors le bateau vient doucement vers la plage, deux hommes débarquent dans l’eau et le bateau repart plus loin pour ne pas se faire rosser contre la plage. Les deux hommes remontent sur la plage, l’un tire le câble du treuil pour l’apporter au bord de l’eau et l’autre récupère des gros boudins jaunes qui permettront au bateau de rouler. Un signal est envoyé et le bateau revient présente son étrave pour accrocher le filin du treuil quelques vagues secouent le bateau puis le câble de temps et commence sa lente remontée. Le rituel est identique pour tous les bateaux qui rentrent les uns après les autres.
Le haut de la plage se remplît de coque jaune et bleu, rouge et blanche et d’autres couleurs qui égaye cet espace. Inversement à ce matin chacun débarque le matériel, le moteur, les nourrices d’essence, des bidons d’eau sont vidés pour nettoyer l’intérieur du bateau. Un homme ouvre la grosse glacière à bord et sort le poisson qui sera mis en caisses pour être vendu sur des étals dans les environs. Les glacières sont pleines, la journée a été bonne des poissons rouge, des carangue …
Au même moment un bateau appareille , 3 pêcheurs partent pour la nuit ils reviendront vers 5h du matin quand d’autres se prépareront. Après toute cette effervescence, le calme s’installe chacun retourne chez soi. Peu à peu, la plage se vide, les coques des bateaux sont couchées sur le côté, seul le bruit des vagues se fait entendre dans la nuit.