Étape 22 Chouvigny – Chaptuzat
Une nuit bien au chaud, je n’ai pas ouvert la fenêtre pour entendre le bruit de la rivière, il faisait trop froid. La température est descendu à 3 degrés cette nuit, cumulé à l’humidité en bord de rivière , je n’ai pas été téméraire.
Je pars à la fraîche bien habillé avec gants et cagoule sous le chapeau. Je suis la rivière la Sioule sur 3 kilomètres. À st Gal sur Sioule je m’arrête dans le seul bar pour prendre un café. A l’intérieur 3 hommes discutent, ils se plaignent de cette loi concernant les pneus neiges, l’un dénonce le fait qu’à deux kilomètres l’usage n’est pas obligatoire alors qu’il fait le même temps sauf que ce n’est plus le même département. Bref encore une polémique pour rien, comme d’habitude on ne responsabilise pas l’individu, on pense pour lui et on lui impose des règles, le fameux principe de précaution.
Je quitte le bar, les pneus neiges sont loin de mes préoccupations, moi c’est la gomme de mes semelles qui me concerne.
La route est belle, le soleil laisse passer ses rayons au travers des branches d’arbres, c’est féerique. J’enchaîne les montées et en hauts des crêtes je vois des collines et également les volcans d’Auvergne d’un côté et les monts du forez de l’autre. Ces derniers forment une véritable barrière que je vais traverser à un moment. Actuellement je reste sur les mêmes altitudes entre 400 et 600 mètres.
Je passe de nombreux cours d’eau, des rus qui débordent sur le chemin voir qui sont le chemin. Lors des descentes j’entends au fur et à mesure de mon approche le bruit de l’écoulement de l’eau et je remonte vers la prochaine crête.
Je traverse plusieurs villages et toujours la même histoire: pas d’épicerie, pas de boulangerie. Les habitants ici doivent parcourir 10 ou 15 kilomètres pour effectuer des achats de base. Alors vous imaginez pour un marcheur, c’est la diète. Je réalise une ascèse malgré moi, sauf que la privation n’est pas volontaire, par contre elle risque de devenir héroïque si je survie!
Dans un village je rencontre le maire qui m’explique qu’il n’y a plus de commerce dans son village. Il me conseille si je veux déjeuner ce midi, il est déjà 13h30, d’aller à l’aire d’autoroute à 3 kilomètres. « Là vous pouvez déjeuner à tout heure et trouver de l’épicerie. »
C’est quand même un comble pour un randonneur d’être obligé d’aller se restaurer dans les restaurants d’une aire d’autoroute. Je fais le détour car je dois manger et surtout trouver de la nourriture pour ce soir car il n’y a pas d’épicerie sur mon chemin sauf si je rallonge ma route de 12 kilomètres.
Je déjeune sur place et fais mes achats dans l’épicerie de l’autoroute, il y a des produits régionaux, je prend du fromage local cela me changera de la vache qui rit et un morceau de jambon cru. Je dois trouver une boulangerie sur ma route. Pour le reste je trouverai demain peut être.
Ce soir j’ai réservé mon logement dans une roulotte dans le village Chaptuzat. C’est une roulotte en bois construite par Roland le propriétaire. Elle est assez cosy et fonctionnelle, je verrai bien comment se passera la nuit. En tout cas c’est atypique.