Massif du Makay – Jour 10

12 juin 2024 Non Par Tophe

10ième jour

Au cours de la nuit le vent s’est levé, il s’est s’engouffré dans la coulée formée par les falaises encadrant l fleuve.  Les tentes installées sur une plage de sable en plein milieu de ce couloir sont vulnérables. Je suis obligé de me relever vers 1h du matin pour fixer profondément ses piquets dans le sol sableux afin de bien arrimer la tente.

Le soleil se lève sur les parois rocheuses. Notre campement est réparti sur les deux bords de la rivière, les tentes sur la page de sable au soleil, la cuisine entre deux falaises.  Lex feux sont déjà allumés, un pour chauffer la marmite d’eau, un autre pour cuire le riz et un troisième où Jerik fait frire des mofogasy (beignets malgaches). Il trempe la pâte de beignet à l’aide d’une cuillère dans une casserole d’huile en ébullition.

Aujourd’hui nous allons changer un peu le programme, Francis est encore fatigué. Notre étape du jour devait nous mener dans un nouveau campement à 1.5 km de ce bivouac en faisant une grande boucle de 15 kilomètres. Nous décidons de rester au même endroit sur le bord du fleuve Morondava et de faire une balade tout au long de la matinée.

Nous allons explorer le fleuve et essayer de trouver des voay (crocodiles). Deux porteurs nous accompagnent, ils sont nos guides ce matin. Sosony, un homme âgé d’une quarantaine d’année ou plus, vêtu d’un tee-shirt de couleur orange à l’effigie du président de la république malgache et Joro, un jeune d’une vingtaine d’année, il porte en travers de son thorax un long coutelas dans un étui en bois de couleur rouge.

Nous descendons le fleuve, il y a un peu de courant, l’eau nous arrive aux chevilles. Sur le sable au bord de l’eau, Sosony me montre les traces d’un crocodile, il ne doit pas être très grand, il suit la trace et s’enfonce dans la végétation pour le détecter. Joro sors son coutelas et commence à tailler une perche avec un bambous. Il s’approche d’une réserve d’eau protégé du courant et sonde le fond. Rien ne bouge. Nous continuons notre chasse sur un autre étang. Là, il y a une cavité dans l’eau, nous avons peut-être une chance d’en apercevoir un. Joro plante sa perche au fond de la cavité, il n’y a rien.

Le courant est plus fort, l’eau m’arrive au-dessous du genou, dans la rivière il y a toujours des sables mouvants. Evidemment, plusieurs fois ma jambe est entourée de sable et aspirée. Un petit mouvement et je sors ma jambe en évitant de perdre l’équilibre. Je me laisse guider par Joro, le fais de savoir qu’il y a des crocodiles ne l’effraye pas, il avance normalement, dans cette partie du fleuve le courant est peut-être trop fort pour en rencontrer.

Nous sonderons plusieurs étangs, notre quête reste vaine, impossible de voir des crocodiles ce matin, juste quelques traces dans le sable.

Nous bifurquons vers un canyon, perpendiculaire au fleuve, pour aller observer des lémuriens, là encore des traces au sol.

Il fait chaud, le soleil est presque à son zénith. Nous machons dans le sable au milieu de ce canyon. Nous ne verrons pas de lémuriens. Il faut venir plus tôt le matin où grimper sur les collines pour en rencontrer.  

Sur les parois de la végétation pousse, notamment des pachypodium, cette plante au pied épais avec de fines branches, au bout desquelles des petites fleurs jaunes apparaissent lors de la floraison.

Nous déambulerons une partie de la matinée avant de remonter le fleuve pour rejoindre le campement.

Je profiterai de l’après-midi pour me reposer. Les jours de marches, la chaleur le rythme de vie en plein air à bivouaquer, fatigue peu à peu.  

Nous avons à peine vu Francis de la journée, sa crise de paludisme ne semble pas se guérir.

Après le diner, j’appréhende que le vent se lève, je retends les cordes de la tente.

Il est 20h30, je vais dormir…